Sa partition londonienne offre aux produits des airs de haute-joaillerie (asperges vertes caramélisées au miso ; tartare de thon escorté, ou pas, de caviar), fait de la finger food une cérémonie voyageuse (galette craquante, tourteau au curry Madras, avocat), sans oublier de mettre en lumière le savoir-faire à la française – et toute la vision du Chef – avec par exemple la salade de homard aux fraises et vinaigre de sureau, amandes. Un filet de bœuf au saté raconte quant à lui les plaisirs de l’époque, gourmande, ludique, curieuse.

L’art majeur de la découpe des poissons crus, cet éloge du geste si proche de celui des génies de la mode, a les premiers rôles qu’il mérite : sushis, sashimis et autres californias (à l’image d’un voluptueux et tonique saumon Label Rouge avocat, jalapeño, Sriracha) donnent le ton, respectueux des traditions, valorisant des produits d’exception.

Point d’orgue du repas, la carte des desserts fait honneur à la formation du Chef, qui fit ses premiers pas dans les cuisines professionnelles en réalisant des pâtisseries. Elle passe en revue les classiques de la gourmandise à la française : soufflé au chocolat guanaja, mille-feuille à la vanille et praliné à la noix de Pécan, offrant l’aller-retour à Paris dans une de ses boutiques qui font la renommée de son savoir-faire en la matière.

Amoureux de Londres et de ses ambiances festives, Cyril Lignac tenait aussi à proposer une carte de cocktails – cet art si britannique -, structurée autour des classiques du Bar des Prés parisien (le Germanopratin et son euphorisante alliance de gin, St-Germain, concombre et jus de citron, Champagne) et de créations sur-mesure – il le fallait bien, dans un quartier connu pour ses tailleurs d’exception – tel ce Mayfair Sour (whisky Yamazaki, jus de citron, sirop de gingembre, batida de coco, fève de tonka), captant dans son verre toute l’essence du lieu : chic, joyeuse, légère, curieuse.